à propos

§. kittlers.media

L’ensemble des textes, images, sons, liens de ce site constitue un commentaire de Gramophone, Film, Typewriter (désigné ici par le sigle *gft) du théoricien des média Friedrich Kittler [1]. Cet hypertexte théorique est l’autre face de la postface à la traduction française de l’ouvrage.

A partir du 15 janvier 2018, date de parution du livre imprimé,  il est publié un article par jour pendant 36 jours.

Le site offre plusieurs entrées : théoriques, poétiques, artistiques. Les articles ont été produits du 22 février au 30 mars 2017, avec des modifications, ajouts et corrections jusqu’à ce jour.

Je tiens particulièrement à remercier les artistes suivants pour leur proposition ou leur participation : Zoe Beloff, Lionel Broye, Julien Clauss, Dardex (collectif),  Florent Deloison, Quentin Destieu, Madja Edelstein-GomezBenjamin Gaulon, Jeff GuessJankenpopp, Martin Kleppe, Jan Robert LeegteYann Leguay et Jérôme Fino, Rosa Menkman, Fumiko Noto, Olivier Perriquet, Projet Singe (collectif), RYBN (collectif), Gwenola Wagon et Stéphane Degoutin, Zombectro. À mes yeux le travail de ces artistes est traversé par l’ombre de Kittler et l’archéologie des média en général.

Je voudrais également remercier Annie Abrahams avec qui je partage une œuvre que l’on retrouvera sur ce site.

Je souhaite remercier chaleureusement Julia Hrevic et Frédérique Vargoz pour leur contribution aux entrées Kittler Google Ngram et Foucault.

Je remercie encore les Pink Floyd pour un court extrait sonore, le collectif BadGameGirls et Julie Menuet Le Her pour leur aide, Flavia et Patricia Montaggio et Imp Kerr pour leurs travaux sur la voix de Nietzsche, Richard Donner pour Superman et Curt Cloninger pour une photographie d’écran hautement récursive. Je voudrais en outre remercier Yves Citton, Marie Lechner, Emanuele Quinz, Antonio Somaini pour la richesse des échanges qui ont nourri mes réflexions.

Un grand merci à Suzanne Holl à qui je dois l’entrée Selectric.

Enfin, je remercie Emmanuel Alloa, Patricia Bobillier-Monnot, Jean-Pierre Cometti, Xavier Douroux et une nouvelle fois Frédérique Vargoz sans qui la traduction de Gramophone, Film, Typewriter n’aurait pu voir le jour, trente-deux ans après sa parution à Berlin

Emmanuel Guez, janvier 2018.

[1] Friedrich Kittler, Gramophone, Film, Typewriter, traduction et glossaire Frédérique Vargoz, préface Emmanuel Alloa, postface Emmanuel Guez, Dijon, Les Presses du réel, 2017.

§. méthode

Toute stratégie d’écriture s’accompagne d’une méthode de lecture.

Si l’on suit la théorie de Kittler, la manière de lire propre au système d’inscription 1800 est l’herméneutique (Schleiermacher, Dilthey, Heidegger, Gadamer) [2]. L’analyse linguistique, psychanalytique et sémiotique, quant à elle, correspond au système 1900. Nous ajouterons que l’analyse médiarchéologique, dont Friedrich Kittler est l’un des pères fondateurs, est la stratégie de lecture adaptée au système 2000. Elle repose sur l’idée que pour saisir les raisons de l’émergence d’un texte, ses forces, ses faiblesses, ses énoncés et ses effets il faut comprendre les modalités d’action de la machine avec laquelle il a été écrit.

La première phrase de *gft – « les média déterminent notre situation » – est une invitation à commenter le commentaire de manière média-technique, ce qui en premier lieu impose d’examiner les média qui ont déterminé la situation de l’auteur de *gft, autrement dit de savoir pourquoi *gft dit ceci et cela de cette manière. Il s’agit alors de comprendre la stratégie d’écriture de Kittler. Notre hypothèse est que l’auteur Friedrich Kittler a été écrit autant qu’il a écrit. Un théoricien est, après tout, un personnage de fiction comme un autre. De la même manière, nous ne pouvons pas échapper non plus à cette détermination. C’est la raison pour laquelle ce site est traversé par la question : que devient un texte théorique dès lors qu’il est écrit avec le Web (et non plus seulement publié sur le Web) ?

[2] Cf. Friedrich Kittler, Aufschreibesysteme 1800-1900, Münich, Fink, 1985. Cf. aussi Emmanuel Guez, Frédérique Vargoz, « La mort de l’auteur selon Friedrich Kittler« , Appareil, n°19.

§. Kittler MàJ

Le titre de la postface est « Kittler MàJ« . Comme Mise à Jour. Dans le jargon informatique, une mise à jour peut être une « upgrade », la nouvelle version d’un logiciel ou une « update », une sous-version à l’intérieur d’une version. Dans ce dernier cas, les modifications sont mineures et n’apportent pas de nouvelles fonctionnalités au programme. Une « upgrade » ne signifie pas nécessairement un « progrès » pour l’utilisateur (c’est d’ailleurs souvent l’inverse), mais une meilleure compatibilité avec un nouvel environnement logiciel et matériel. « Mettre à jour », c’est aussi le bouton qui permet de publier un article dans le tableau de bord du CMS  WORDPRESS.

§. face B

kittlers.media est l’autre face de la postface imprimée. Il n’en est ni le préprint, ni le postprint. Le Web et l’imprimé constituent les deux faces d’un même texte entrelacé.

§. interface d’une postface

Il n’aura pas échappé aux spécialistes que ce site est un blog WORDPRESS, que son thème est « GK Portfolio » de GavickPro, avec quelques légères modifications et…l’introduction de quelques surprises. La postface repose sur cette idée simple que le format WordPress est tout aussi contraignant que le livre imprimé [3] et qu’il peut être un terrain de jeu, d’exploration et d’auscultation récursive comme peut l’être l’imprimé.

[3] Dans Le Logiciel n’existe pas, Friedrich Kittler analyse les contraintes du logiciel WORDPERFECT, un traitement de texte de la société Corel, concurrent direct de MICROSOFT WORD dans les années 1980. Il y montre que ces contraintes sont elles-mêmes soumises au hardware. Créé en 2004, WORDPRESS est un logiciel destiné aux blogueurs. Il est tout aussi aisé à installer (et à habiller) que MS WORD ou WORDPERFECT. En décembre 2016, 27% des sites du Web mondial étaient conçus avec WORDPRESS. De licence open-source, le logiciel génère un code-source ressemblant plus à un bazar qu’à une cathédrale. Avec ses « thèmes » (ou templates) efficaces et pré-mâchés qui favorisent de plus en plus l’édition d’images (des « visuels » aurait dit Régis Debray – que WORDPRESS nomme « médias« ), son design adaptatif (pour les tablettes et les smartphones) et les règles de son référencement par les moteurs de recherche, la machine d’écriture WORDPRESS est devenu un worldpress. J’aurais pu appeler cette postface « Kittlers worldpress« .

§. média, médias

Un médium (pl. : média) désigne, selon Kittler, un appareil technique d’enregistrement, de stockage et de traitement de données. C’est de cette notion dont il est question dans *gft. Il ne faut pas le confondre avec le canal de diffusion publique de l’information, que l’on appelle couramment un média (pl. : médias). Enfin, il est également distinct du médium (pl. médiums) qui désigne une personne donnant, par une impression de magie,  le sentiment d’une communication vers l’au-delà. Dans la théorie des média, les trois notions sont souvent liées mais désignent des entités distinctes [4].

[4] Cf. Thierry Bardini, « Entre archéologie et écologie. Une perspective sur la théorie médiatique », Multitudes, n°62, 2016. Cf. aussi Yves Citton, Médiarchie, Paris, Seuil, 2017. L’orthographe de média, médium diffère selon les auteurs.

 §. catégories

Chaque article est classé selon une catégorie. C’est une possibilité offerte par WORDPRESS. Michel Foucault avait compris que chaque texte est déjà une archive, en ce sens qu’il définit les contours de l’époque par ses énoncés. Spontanément cinq catégories d’articles se sont imposées au cours de la construction de ce blog : Contexte / Copier-Coller / Digression / Effets / Update. Ces catégories sont elles-mêmes traversées  par la structure de *gft :

1) le gramophone (ou médium sonore) = le bruit (le son originel, le parasite…) ou le Réel,
2) le film (ou médium optique) = le double (du corps, le doppelgänger…) ou l’Imaginaire,
3) la machine à écrire (typewriter) (ou médium textuel) = le clavier (les caractères, le piano mécanique – random, markov…) ou le Symbolique.